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Passion Vénitienne
4 août 2009

Histoires d'amour de nos régions

Basse-Normandie.

Marie Desvallée, la jeune fille ensorcelée.

Marie est née en 1590, dans un petit village de Basse-Normandie, de parents laboureurs. Elle a connu la faim, le manque d'amour, mais elle n'en veut à personne. Sa nature est heureuse. Elle a été placée, très  jeune, comme servante. Elle mange à sa faim maintenant, elle se plaît donc à la ville. Bien plantée sur ses jambes, joues rouges, cou puissant, membres solides, elle rêve d'un mariage, d'une maison et de nombreux enfants robustes comme elle. Dans ce siècle de grande sorcellerie où tout est diablerie, Marie, surnommée "la Sainte" pour certains, ou "la Sorcière" pour d'autres, fut demandée comme elle l'avait espéré en mariage, à 19 ans. Elle a le coeur en fête, et part pour prévenir sa mère. Elle a gardé une grande affection pour elle. Même si sa mère ne lui en a guère manifesté. Elle est à la fois contente et préoccupée, elle ne sait de quoi.

Sur la route, elle croise ce qu'elle définit comme une grande ombre qui s'enroule autour d'elle et l'empêche de continuer. Elle a beau tenter d'avancer, le sol se dérobe sous ses pas. Elle lutte en vain. Elle ne peut que retourner. Et le mot "oui" ne franchit pas ses lèvres. On lui a jeté un sort. Elle rentre, désespérée, sana pouvoir rien expliquer, et refuse son prétendant, la mort dans l'âme. Le jeune homme dépité disparaît. Le chagrin, pense Marie. Elle essuie ses larmes, n'y pouvant rien. Elle aurait bien voulu, il a si belle figure. On dirait un ange blond.

Quelques mois plus tard, à la Saint-Jean, elle le revoit de l'autre côté du feu. Il la regarde d'un drôle d'air. Elle lui sourit, il est si beau. Il s'approche, lui offre à boire, la fait danser. Dans l'exubérance de la fête, il fait mille plaisanteries et, enfin, lui offre de ses doigts le blanc du poulet. Elle qui est si frugale et arrive si peu à manger depuis la grande ombre, dévore, suce ses doigts en riant. Elle est heureuse qu'il lui pardonne. Puis pour la première fois, il l'embrasse, elle frissonne, ressent du feu dans la bouche. Il lui dit qu'il quitte le pays, le lendemain. Elle est très triste, elle pense à se réfugier au couvent. Pour dire à Dieu cette grande ombre qui vient la visiter régulièrement, qu'elle ne sait nommer et qui l'étouffe. Lui saura. Elle se couche. Et c'est dans la nuit qu'elle est prise de violentes douleurs au coeur, au corps. Rien n'y fait. Médecins, prêtres, exorcistes. On la dit ensorcellée, par la grande ombre rencontrée, un démon qui a pris la fome du jeune homme. Il faut l'exorciser. Des prêtres officient en plusieurs langues et sans résultat. Braves hommes de foi. mais peut-être faut-il davavantage pour exorciser la souffrance? Diable ou autre. Marie pleure. Elle se terre dans une petite maison tout près de l'église où elle se rend chaque jour, couverte d'un voile. Elle jeûne, est la proie de peurs paniques.

Personne ne peu la réconforter ni la consoler. On l'évite ou on la tolère, si elle rase les murs. Elle fait peur. C'est un fantôme. Mais les fantômes sont au cimetière. Elle vieillit de manière étonnante. On ne peut plus lui donner d'âge. elle s'amenuise comme une chandelle, disparaît.

L'évêque de Coustances l'aperçoit dans un coin de l'église, il a pitié. Il demande au père Jean-Eudes, venu prêcher en mission, de la prendre en main. Celui-ci la regarde attentivement. Il est malheureux de ce pauvre visage aux traits tirés, des petites mains serrées l'une contre l'autre. Comme l'a demandé l'evêque, il l'exorcise de nouveau, en grec, mais surtout avec la grande bonté qui est la sienne. Et contrairement aux autres, il la regarde comme une femme souffrante, pas comme une possédée. C'est le début d'une longue amitié, d'une très belle fidélité qui éclairent la vie de Marie. L'amour profond du père Jean-Eudes l'aida à accepter son chemin. On ne sut jamais le no du démon, qu'on appela toujours la grande ombre ou l'ange blond diabolique. Et le grand coeur, les mains fortes et douces du père Jean-Eudes lui fermèrent les yeux. Il y a plein de façons d'aimer.

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